La maladie d'Alzheimer- étude psychanalytique


Psychanalyse - psychothérapie en ligne -thérapie de couple - 35€ la séance d'une heure

C'est par « ma » psychanalyse que j'ai pu retrouver la mémoire de ce que j'avais vécu dans l'enfance et surtout ses influences dramatiques sur ce qu'a été ma vie d'adulte.

Comment se déroule une consultation ?


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On appelle « maladie d’Alzheimer » du nom du psychiatre, neurologue Allemand, connu pour la description qu’il en a fait : la dégénérescence de la personne atteinte des troubles de fonctionnement de la mémoire.

A qui veut bien réfléchir sur ce que j'écris, fera travailler son cerveau et dans ce cas, lui évitera de sombrer dans la maladie d’Alzheimer.

Image Portrait Auguste Renoir - 1919 - Auteur - Marie Felix Hippolyte Lucas (1854-1925)- Domaine Public

Chaque instant de notre vie est organisé avant tout, en fonction de ce que nous avons en mémoire. C’est indéniable, nos propres recherches psychanalytiques ne cessent de le confirmer. Chaque jour, aussi, nous mémorisons les données compatibles avec celles que nous possédons déjà. Les autres ne se fixent pas si elles sont considérées inutiles, voir perturbatrices dans la manière de vivre dans des repères si difficilement acquis dans un monde en perpétuel changement (principale cause de la recrudescence de cette maladie chez nos anciens : ce qui était bien hier est devenu obsolète aujourd'hui).

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Image Fenaison - Auteur - Léon -Augustin L'Hermite(1844-1925)- Domaine Public

Nous sommes en 2013, les personnes atteintes de cette maladie sont nées principalement avant 1950 et sont donc souvent en retraite maintenant. Les tâches quotidiennes obligatoires ont bien changées. Le jardin à disparu, le lavoir, la vaisselle, la corvée de bois, le balayage, les relations de travail, les retrouvailles au marché, l’utilité dans la vie familiale, l’utilité en général, tout ça n’existe plus. Pour se donner bonne conscience, on les a collés dans un fauteuil, scotchés à l’écran où rien pour elles mêmes n’est intéressant à retenir et à discuter, d’ailleurs, qui écouterait ? Rabrouements : « de ton temps !, de ton temps ! Ce n’est plus comme ça maintenant ! ». Si « à quoi bon réfléchir » est déjà difficile à accepter, « être obliger à oublier », c’est pire, l’un arrête, l’autre refoule.

Il arrive un moment où pour eux, demain sera aussi vide qu’aujourd’hui. La pensée est ce qui créé le mouvement : sans pensée, pas de mouvement donc pas de vie . Effectivement, pourquoi se lever demain si demain est aussi morne qu'aujourd'hui, si demain il me sera impossible de mettre en pratique ce que j'ai pensé la veille puisque c'est devenu inutile.

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Image Moissonneuses - Auteur - Léon - Augustin L'Hermite (1844-1925)- Domaine Public

C'est l'impasse ! Vous avez le véhicule ( les conditions physiques), le carburant ( les connaissances), les idées aussi (celles qui vous font agir), mais au bout du chemin, on vous arrête et vous dit qu'elles ne sont plus adaptées et que vous devriez rester chez vous et vous contenter d'apprécier de n'avoir plus rien à faire ! Que se passera-t-il si malgré plusieurs tentatives (souvent très nombreuses), vous vous retrouvez toujours à devoir rebrousser chemin  devant la réalité que vous êtes devenu inutile? Arrêter de penser est la mort assurée !

Dans l'arrêt du mouvement en avant, il est impossible d'y bloquer aussi la pensée. Dans l'inutilité à penser pour demain, vous risquez de ne plus pouvoir penser que sur ce que hier a été. Dans ce cas, si aujourd'hui je revis sur ce que hier a été, demain je revivrai sur ce qu'a été avant hier et ainsi de suite ! C'est le commencement d'un processus qu'on appelle « maladie d'Alzheimer » : n'avoir plus qu'a penser sur ce qui à été vécu et matérialiser ces pensées par des actes considérés comme symptômes de la maladie.

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Image Pêcheur et sa famille (1912)- Auteur - Léon - Augustin L'Hermite (1844-1925)- Domaine Public

De constater que vos nouveaux comportements interpellent votre entourage, vous donnera l'impression de revivre et vous condamnera à continuer dans ce sens d'autant plus qu'au début, certains comportements porteront sinon à rire mais au moins à revoir un sourire dans cet entourage, qui pourra vous donner l'impression d'être à nouveau utile. De ne plus utiliser la pensée dans son rôle fondamental d'organiser l'avenir pour subsister, voire exister, va atrophier certaines connexions du cerveau que seul une rééducation appropriée pourra rétablir ( faire des cocottes en papier pour ensuite les jeter à la poubelle est la pire des rééducations).

Je tire ici, dans mon jargon, une sonnette d'alarme aux scientifiques : ce n'est pas l'affaiblissement des connexions et l'atrophie du cerveau qui provoquent la maladie d'Alzheimer mais c'est le mal vivre des personnes concernées qui altère ces connexions. Dans le mouvement obligé, ces personnes ne pouvant plus avancer n'ont fatalement d'autre choix que de reculer pour ne pas dépérir d'un arrêt total de mouvement (il ne leur reste que cette possibilité).

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Image La paye des moissonneurs (1882)- Auteur - Léon - Augustin L'Hermite (1844-1925)- Domaine Public

Pour confirmer ce que je dis, voici un triste exemple : dans une entreprise, la préparation d'une petite collation avait été organisée en cachette pour fêter pendant la pause, le départ en retraite de leur ami. Ne le voyant pas venir, une personne décide d'aller le chercher aux vestiaires. Qu'elle n'a pas été sa stupeur de le découvrir mort, assis sur sa chaise ! Ce n'est malheureusement pas un cas isolé. Combien de personnes meurent au moment de la retraite ou dans l'année qui suit ? Peut-être connaissez-vous dans votre entourage  des personnes en pleine santé à qui ça leur est arrivé ! Combien de suicides restés incompréhensibles par ceux qui attendent l'âge de la retraite avec impatience pour sortir des conditions de travail devenues insupportables !

Plus d'utilité, plus de projets, plus d'investissement et par dessus plus de rencontres amicales ! Dans ces situations, certains décèdent, d'autres se réfugient et s'enferment dans la nostalgie du passé , là où au début, on ne les empêchait pas de parler. Le processus de la maladie est enclenché ! Elles deviennent absentes des réalités quotidiennes qui demandent toujours à réfléchir et entretiennent l'activité du cerveau ; ce qui explique son atrophie constatée dans la maladie ! Atrophié comme un membre qui, immobilisé plusieurs mois dans un plâtre, diminue de volume, perd sa vitalité et ses connexions naturelles au cerveau ! Ce n'est pas difficile à comprendre !

Au contraire du suicide, la personne consomme sa mémoire pour nourrir un corps qui veut survivre !

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Image Le retour des champs (1921)- Auteur - Léon - Augustin L'Hermite (1844-1925)- Domaine Public

Il y a quelques dizaines d'années, dans nos sociétés,les anciens avaient encore un rôle très important, ils étaient toujours sollicités pour les tâches qu'ils pouvaient assumer selon leur capacité, ils étaient consultés et souvent écoutés dans leurs conseils, ils transmettaient leur savoir. Bref ; ils étaient utiles ! Qu'en est-il aujourd'hui ?

Pour comprendre cette maladie, il faut déjà observer la vie de ceux qui n'en seront jamais atteints et ensuite la comparer avec la vie des personnes qui en sont atteintes et en tirer des questions (sans questions, il n'existe pas de réponse !). Il ne peut qu'être constaté que ce n'est qu'un véritable phénomène de société d'où sa recrudescence  car la personne active qui subit un stress permanent dans son travail ne peut comprendre l'autre dans sa souffrance à ne plus être actif alors que lui même envie ce repos dont il a tellement besoin! Feindre l'utilité d'une personne alors qu'on est persuadé que tout ce qu'elle pourrait apporter n'est plus d'actualité, pas plus que de lui donner à faire des cocottes en papier toute la journée, ne pourra lui éviter d'y sombrer.

Les avantages sociaux, la retraite obligée, l'activité inutile, l’immanquable maison de retraite pour la plupart, des qualifications vouées au chômage avant de sombrer dans les minimums sociaux, tous ces « avantages » sécurisants pour les actifs ne sont pas prêts à être abandonnés aux bénéfices de la santé de chacun (alors que nul n'est définitivement à l'abri de cette maladie, d'une dépression, etc...). Suffit d'observer les fins de carrière de certaines actrices ou acteurs pour comprendre que ce ne sont pas des rôles donnés par compassion qui pourraient les sortir de leur état.

Que cela plaise ou non, les symptômes de cette maladie apparaissent aussi chez certains animaux domestiques quand ils sont constamment empêchés d'être un tant soit peu utiles dans leurs rôles. C'est de plus en plus fréquent de voir des gens prendre des animaux pour leur propre plaisir sans se préoccuper de leurs vocations premières. A observer le comportement de notre chienne Djenny, une montagne des Pyrénées, nous savons qu'il est impossible de lui enlever son rôle de gardienne sans risquer de la voir sombrer dans une profonde déprime.

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Image Paysanne au repos (1903) - Auteur - Léon - Augustin L'Hermite (1844-1925)- Domaine Public

Le processus de la maladie :
j'ai toujours beaucoup de mal à comprendre le mot « maladie » tel qu'il est défini ! On peut comprendre le processus de la maladie d'Alzheimer si on sait en détecter quelques symptômes similaires dans certains de nos comportements (d'ailleurs il en est de même pour toutes les maladies dites psychotiques). Qui un jour ne s'est pas retrouvé à jouer comme un enfant ? Qui n'a pas tremblé devant une personne comme un enfant peut trembler devant un adulte ? Qui, dans un moment trop difficile, ne s'est pas assis à se laisser sombrer dans de bons souvenirs pour y échapper ?

Dans la mémoire ouverte sur le passé, la personne « malade » revit les émotions de l’instant qui apparaît. Les bons souvenirs sont les premiers accessibles, ce qui explique les moments euphoriques, la personne n’est plus entièrement présente, c’est comme si une part de son regard et de son attention, était dirigée sur une scène intérieure, scène qui d’ailleurs, prendra de plus en plus de place, réduisant peu à peu la vue sur l’extérieur.

Ces premiers signes anodins, souvent, amusent plus qu’ils n’inquiètent l’entourage, ça fait toujours plaisir de constater à nouveau des signes  expressifs chez une personne qui semblait se refermer sur elle-même. C’est là, manquer la meilleure occasion de renouer un dialogue enrichissant pour chacun et redonner par l’écoute attentive et intéressée une place respectueuse et importante à la personne concernée. Au lieu de ça, s’installe une fausse compassion qui encourage la personne à se maintenir dans ce processus puisqu’en fin, elle interpelle par son comportement.

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Image Les glaneurs (1887) - Auteur - Léon - Augustin L'Hermite (1844-1925)- Domaine Public

Tout se passe comme si la personne n’utilisait plus ses sens pour vivre avec son entourage (émotions, expressions, langage, écoute, sensations, etc.) mais qu’elle  continuait plutôt, à vivre cet ensemble en utilisant ce qu’elle a en mémoire. Ceci expliquerait l’atrophie du volume et du poids du cerveau constatée chez les personnes atteintes de cette maladie. Nous savons par expérience que ce qui est au physique est aussi au psychique et vice versa. Les éléments utiles à une fonction,  s’atrophient quand celle-ci n’est plus employée, tout comme les muscles  d’un membre mis sous plâtre, diminuent en volume, en poids et en puissance. Dans la maladie c’est la gestion de la fonction  des sens qui n’est plus active.

Si la rééducation existe pour un membre, il doit bien exister une forme de rééducation pour le cerveau, après l’arrêt bien sûr, du processus responsable de la maladie.

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Image Un bûcheron et sa fille (1892) - Auteur - Arthur Hacker - Domaine Public

Nous insistons sur le fait qu’en psychanalyse, dans la recherche en mémoire des événements vécus mais refoulés, dans l’instant même où on les découvre, on fait plus que de s’y voir, on s’y retrouve, on n’est plus que là, à l’âge qu’on avait, avec les personnes, le décor, les sensations et surtout les émotions qui en ont fait partie. D’ailleurs, la crainte pour celui qui vit ce genre d’expérience, est d’y rester bloqué et de ne plus pouvoir revenir à la réalité. Ceci ressemble étrangement à ce que vit une personne atteinte de cette maladie quand son entourage la découvre dans des situations  qu’on ne peut qu’accepter d’un enfant en bas âge.

Sachant ceci, il faut se garder d’incriminer l’entourage car au début, sans "l’œil avisé", les premiers signes laissent penser à un jeu plutôt qu'aux premiers symptômes d'une maladie. Lors de la première consultation qui bien souvent a trop tardé, le praticien ne manquera pas de faire des réflexions quelque peu embarrassantes : « - il est temps de vous en préoccuper ! - qu'est-ce qui lui est arrivé ? A-t-elle une place ? Etc... ». Il faut éviter d’ajouter  la suspicion à la douleur de ceux qui vivent au quotidien, la maladie d’un proche.

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Image Les planteurs de pommes de terre (1884)- Auteur - Vincent Van Gogh(1853-1890)- Domaine Public

Dés les premiers symptômes, l’entourage doit analyser  la période qui les a précédés pour en trouver les déclencheurs, il y en a toujours ! Il est conseillé de se faire aider par des personnes capables de trouver ces déclencheurs avant d'apporter un diagnostique et le « fameux » traitement qui va avec. Il ne faut jamais en exclure la personne concernée. Elle est la mieux placée pour en parler, pour autant qu’on veuille bien l’écouter. Il est très difficile de savoir écouter sans parler pour dédramatiser, expliquer, tout justifier et pire : juger.

Les causes sont souvent multiples. Il est des âges où il devient impossible de remettre en question tout ou grande partie de ce qui a été les raisons mêmes de sa vie. Pire encore quand à ces raisons annihilées, réduites à une vulgaire maladie du comportement, d’un autre temps, d’une autre époque, devenues aujourd’hui inutiles, s’ajoute l’obligation de vivre autrement, d’oublier ce qui était et d’ingurgiter ce qui s’impose.

En chacun de nous existent une part des activités réservée a soi-même et une part réservée à la société qui nous entoure pour le présent et pour l’avenir. La part du malade destinée à l’avenir de la société est carrément jetée à la poubelle (comme cette étude sera jetée par certains spécialistes !), l’autre part réservée à l'autonomie n’a plus lieu d’exister car, en contrepartie de son état diagnostiqué, tout lui est offert pour qu’elle n’ait qu’à uniquement subsister, pour la bonne conscience de chacun.

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Image Nature morte avec pommes de terre (1885) - Auteur - Vincent Van Gogh (1853-1890)- Domaine Public

"Poussez-vous les vieux !" Allez vous asseoir sur la chaise, là au fond de la pièce, vous n’êtes plus dans le coup, ne bougez pas quelqu’un s’occupera de vous, on a aussi prévu ça. Sympa non ? On oublie trop vite que là où on est aujourd’hui, on le doit uniquement au travail qu’ont fait nos anciens, que derrière la plus petite frite que nous mangeons, il y a une longue histoire, qu’elle ne tombe pas du ciel dans notre assiette, pire, que la plupart de nous, ne saurait cultiver une pomme de terre. En fin de compte, qui le premier est atteint de la maladie d’Alzheimer ? La personne où la société ?

Comme rien n’est jamais inutile, où est l’utilité de la maladie si ce n’est d’interpeller la société sur sa propre maladie ! Il faut lui laisser au moins ça ! Dans ce cas, le sacrifice de la personne atteinte,  serait  la dernière participation utile, offerte au bien être futur de cette société tout en préservant sa dignité personnelle en évitant le suicide. C’est bien là l’utilité de toutes des maladies, mais c’est un autre sujet qui serait trop long à développer ici.

A Odette qui nous manque,
Ne nous y trompons pas, quand un ancien accepte de se faire soigner malgré cela, c’est que, malade, inconsciemment, il se sent de nouveau utile en offrant un travail rémunéré aux soignants qui l’entourent ainsi qu’une activité solidaire (ici imposée)  et une réflexion redevenue humaine à son proche entourage qui ne manquera pas de s'interroger sur le sort qui lui sera aussi réservé s'il n'apprend pas à se prémunir des méfaits de la société actuelle.

Nota : bien que nous soyons limités par l'espace sur ce lien, nous espérons avoir su vous interpeller sur le vaste sujet de la maladie d'Alzheimer